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Bourlingues et vagabondages en Amérique Centrale

Bourlingues et vagabondages en Amérique Centrale
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Bourlingues et vagabondages en Amérique Centrale
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11 avril 2014

Les aventuriers (très) organisés

Monsieur et madame sont maintenant installés à la table du restaurant avec les autres couples du voyage organisé "Aventures et découvertes" de Thomas Cook.

À l'apéritif, madame déplore la saleté de l'hôtel-étape du jour. Très moyen selon elle. Elle a trouvé une arraignée dans le lavabo de sa chambre, et c'est inacceptable, même pour un hôtel situé au milieu de la jungle. "Pour le prix qu'on paye !" Elle ne manquera pas d'adresser une plainte à son agent de voyage dès son retour.
Monsieur, lui, n'ose pas le dire, mais il est aux anges : Il a trouvé sur le poste de télévision satellite de sa chambre toutes ses chaînes favorites, il va pouvoir regarder les résumés des matchs cette nuit (sans le son biensur, madame a le sommeil très léger !). Et puis, comble du bonheur, au bar ils servent de la Heineken ; la bière nationale est imbuvable !

Ils expliquent à leurs amis pourquoi ils n'ont pas monté, cet après-midi, les 50 marches qui menaient au mirador pour y admirer le soleil couchant sur la jungle : "ça n'aurait servi à rien, la batterie de l'appreil photo était plate !" ...N'osant s'éloigner seuls avec leurs grosses montres et leurs sacs bananes pleins de dollars, ils ont préféré attendre le reste du petit groupe dans le minibus climatisé, qu'ils ont pris soin de vérouiller de l'intérieur.

Ils vivent leur voyage à travers l'objectif de leur appareil photo, s'imaginant déjà entourrés de leurs amis lors de la soirée dias, commentant d'un air nostalgique les clichés sélectionnés.

En dégustant leur plat ( trop cuit selon madame), ils parlent au groupe de leur dernier voyage. La Thailande. "Que les gens y sont geeeeeeeeentils !" Ils ne précisent pas que, comme cette année, ils n'ont parlé qu'avec leurs guides et le personnel des hôtels ou ils sont restés. Ici, décrètent-ils, les gens ne sont "pas charmants" et "en veulent surtout à notre argent". Heureusement, ils ont quand-même pu faire quelques jolies photos. Ils ont acheté quelques des sourires d'enfants à 1 $, qu'ils ont capturés dans la mémoire de leur dernier Canon, puis ont aussitôt détourné les yeux, en quête d'autres sujets à photographier. Leur soirée dias est sauvée, et c'est le principal.

Peu après le dessert, madame se retire. Il est vrai qu'ils ont une journé chargée demain : Le minibus part à 7h précises, on va visiter ces ruines, puis cette petite ville. À midi on s'arrête 20 minutes pour avaler un sandwich, puis on embraye sur le musée avant un après-midi chargé : Le vieux port, l'atelier d'artisanat et, enfin, la réserve des tortues de mer.

Avant de se coucher, elle pense à mettre son appareil photo à charger.

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Et moi alors dans tout ça ?

Je suis maintenant à peu près à mi-chemin de mon périple, au nord du Nicaragua, dans la chaleur sèche de la ville de Léon. 40 degrés le jour, 30 la nuit. Et j'ai attrapé la crève dans un bus climatisé ! Pas de problè, je me soigne au jus de mangue citronné et au guacamole pimenté...

Si on veut résumer un peu mes - presque - 3 premiers mois de voyage, j'ai vu une mini partie du Mexique, j'ai traversé le Belize, j'ai passé 6 semaines au Guatemala (surtout dans l'ouest), et un peu plus de 3 semaines, au hasard de mes rencontres et de couchsurfings aléatoires (oui, ici tu ne te retrouves pas forcément ou tu pensais...), au Salvador.

J'avais prévu de ne passer que quelques jours au Salvador. Entre plages et volcans, entre couchsurfings et hôtels, entre autostop et autobus, je n'y ai pas vu le temps passer. Le Salvador est un tout petit pays (juste plus petit que la Belgique) mais on pourrait y passer des mois ! Et puis j'ai même eu le bonheur d'y fêter mes 30 ans... Mémorable fête (et pleine de surprises que, après longue hésitation, je ne dévoilerai pas ici !) avec mes nouveaux amis dans la capitale, San Salvador...

Après quelques dernières errances dans le sud du pays (et 2 ou 3 jours de repos après un 1er avril éprouvant !), je me suis lancé à l'assaut des routes du Honduras et, enfin, du Nicaragua ou je sillonerai les chemins jusqu'à devenir clandestin, le 4 mai prochain (ou un tout petit peu avant...). Après, ben que du bonheur : Direction les îles San Blas, au Panama : Voilier, pêche et coupe du monde !

À part ça ça va, sauf que mes cheveux deviennent roux à cause du soleil !

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15 mars 2014

Ne parlez pas au chauffeur ; il est au téléphone...

Peu importe l'heure à laquelle tu arrives au terminal, ton bus est toujours sur le point de partir, le moteur déjà en marche, les sièges déjà presque remplis ; t'as l'impression qu'il t'attendait. Tu montes dans le bus, aisément reconnaissable grâce au crieur dont la tête dépasse d'une fenêtre et qui s'époumone en hurlant ta destination : "Quiiiiiiiiiiché-Quiché-Quiché-Quiiiichééééééé !". Tu t'installes sur le dernier siège libre.

C'est parti.

L'ancien bus scolaire américain, repeint et redécoré au goût national, quitte la station au pas en quête de passagers de dernière minute (ce régime ralentit va durer environ la moitié du trajet), et c'est au tour des vendeurs ambulants de faire leur entrée. Ils vendent tout ce dont on pourrait avoir besoin pour ce court trajet, et dans des conditionnements extrêmement réduits : Une tranche de mangue, un petit sac de 20cl d'eau, un sachet de 12 cacahuètes, ou encore une recharge de téléphone à 3 Quetzals (0,3 €) ! La vendeuse de tacos est remarquable. Elle est capable, à une seule main, de confectionner des tacos garnis de viande, de sauce, et de toutes sortes de légumes qu'elle va puiser dans les plis d'une étoffe qui garde tout cela chaud, le tout en encaissant les chocs de la mauvaise route et les embardées hasardeuses du chauffeur fou (dont nous reparlerons). Et c'est bon !

Une fois ces commerçants descendus, et quand le bus commence à s'éloigner du centre-ville, apparaît le beau, le grand, le splendide....Témoins de Jéovah ! On le reconnaît de loin, avec sa grosse montre et sa chaîne en or qui dépassent de sa chemise bien repassée. Le chauffeur a 2 solutions en l'apercevant lever le bras sur le bord de la route : soit il s'arrête et le laisse monter, soit il l'écrase sous ses grosses roues. J'en soupçonne certains d'hésiter plus qu'une seconde... Ils finissent tous par monter ; ils restent debouts à l'avant du véhicule et crient la parole de Dieu. Certains sont doux et bienveillants, promettent paix et amour pour tous, d'autres, plus agressifs, invoquent malheur et maladies pour les infidèles. Mais tous tiennent tout le trajet, et dissertent des heures, tantôt en improvisant des paroles évangélisatrices, tantôt en lisant des versets interminables de leur Bible de poche. La plupart ne vendent que l'amour du Christ, mais certains vont jusqu'à vendre des huiles miraculeuses et des recueils de chants de messes aux quelques passagers qui les ont écoutés jusqu'au bout !

 

Qu'est ce qui est plus rentable que 2 bus remplis ? Un seul bus plein à craquer ! C'est la stratégie que semble adopter ici la compagnie nationale de transport de passagers : Tant qu'il n'y a pas des bras et des jambes qui dépassent de toutes les fenêtres, on continue à charger ! Nous sommes maintenant à 4 par banquette de 2, certains sont debouts, ou se superposent. Je vous raconte pas le bordel quand le mec assis tout derrière crie "Aquí no Mááááás !"

Les bus ici sont les kings de la route. Plus grands, plus gros, plus lourds que tous les autres véhicules qu'ils croisent, ils ne prennent bien souvent pas la peine de faire attention. Et les chauffeurs, la plupart du temps inconscients et sûrs d'eux, sont des dangers publics : Encaissant un passager d'une main, dégustant un tacos de l'autre, et sont téléphone coincé entre lépaule et l'oreille, il conduit 100 personnes à 80 km/h sur une route cabossée qui dévale la montagne. Il se sent sûrement protégé par les nombreux "Dios es Amor" et les "Jesus te proteja" qui ornes l'habitacle... Mais jusque là ça va ; là ou ça devient dangereux, c'est quand il croise un autre bus, tout aussi chargé, tout aussi vieux, et dirigé par un chauffeur tout aussi dément...

Malgré tout ça, et d'après les passagers que j'ai interrogés, il n'y a pas énormément d'accidents implicant des bus (Tout le monde en convient néanmoins, c'est des vrais tarés !)

Oui, prendre un bus par ici est déjà une aventure en soi, mais c'est surtout une bonne occasion de faire connaissance avec des gens et de discuter avec son voisin d'à côté, ou du dessus, ou du dessous !...

 

En pouce !

Outre les bus bondés, un moyen de transport plus économique et tout aussi sympa est l'autostop. Ca marche vraiment bien ici. Ainsi, j'ai récemment descendu tout le pays, entre Quetzaltenango et Iztapa "à la force du pouce", le plus souvent à l'arrière de vieux pick-ups, mais parfois dans des véhicules improbables, comme des Golf-Cars (moins rapide !) ou, même, assis sur 15 tonnes de bois, dans la remorque d'un énorme camion !

...Demain je quitte le Guatemala, direction le Salvador pour quelques jours, puis le Nicaragua...

 

25 février 2014

Les gens de Guest Houses

Il y a le geek. Monsieur Iphone 5. Il poste sans cesse des photos sur tous les réseaux sociaux possible ; on se demande quand il les prend, vu qu´il ne quitte pas son hamac de la journée ! ...Il y a la bande de cools, ceux qui sont bronzés (sans marques de bronzage) et qui décrivent en exagérant le requin qu'ils ont vu lors de leur plongée du jour. Tu peux être sûr que c'était pas un requin mais un grand thon et qu´ils ne faisaient pas de la plongée, mais du snorkeling...

Il y a le voyageur "Lonely Planet". Je dis Lonely Planet, mais je pourrais dire Berlitz ou Routard,... Parce qu'il les a tous ! Un sac pour ses fringues, un sac pour ses guides. Il ne se déplace que dans les Highlights qui ont 3 étoiles ou plus, et il écrit régulièrement aux éditeurs pour leur signaler la moindre erreur... Il y a aussi le mec un peu blazé, sur de lui : Il a tout fait, tout vu... Il regarde tout le monde de haut. Lui il ne lit pas les guides de voyages, il les écrit ! Il est expert en : Civilisation Maya, Géoplitique de l'Amérique Centrale, volcanologie sismique, architecture classique espagnole néo-colonialiste,... Il parle couramment tous les dialectes de la région, a des amis dans tous les Caraïbes, a déjà tué un requin avec ses dents...

Et puis il y a la jolie fille, toujours fraiche, toujours propre ! Même apres un trek de 2 jours dans la jungle, ses chaussettes sentent la rose. Personne n'ose lui parler, on n'en sait pas plus sur elle...

Il y a aussi les retraités chics, l'air toujours un peu choqué ; on a l'impression qu'ils se sont trompés d'hôtel. Puis le beau petit couple parfait : super beaux, super amoureux, super equipés : Sac-à-dos en Gortex x-treme ultraléger, matelas autogonflant, chaussures automarchantes, etc,... Eux ils sont pas dans le dortoir, ils ont pris la cabane sur pilotis, avec salle de bain privée et eau chaude, et ils mangents des langoustes tous les soirs au restaurant ! ...Il y a le mec qui voyage depuis un peu trop longtemps, il est fauché. Il n'est pas non-plus dans le dortoir, lui il dort dans un hamac a côté, ou sur la plage. Il bouffe pas au resto, il s'achète du pain de mie et des boîtes de thon qu'il engloutit sans même mâcher. Il est franchement temps que son voyage se termine et qu'il retourne toucher le chômage en Europe !

Il y a aussi le rodeur qui attend la nuit pour s'introduire dans une chambre sans payer ; le touriste local, qui est là depuis un mois avec toute sa famille dans une chambre double ; Le puant, celui qui porte des bottes en cuir toute la journée et que les gérants ont du prier de prendre une douche pour le bien de la communauté ; le beau gosse ; le perdu, qui parle ni espagnol ni anglais ;...

...Et puis il y a le mec bizarre, le belge, assis dans un coin du bar et qui commande bière sur bière en écrivant de travers dans son petit carnet :-)... Et bien d'autres encore,...

Loin de tous ces braves gens, je suis aujourd'hui à Santa Cruz de la Laguna, sur le lac Atìtlan. La lancha a rebondi sur les vagues jusqu'au petit embarcadère du village, et je me trouve chez Rafael, un vieux monsieur qui me loue une chambre dans la maison familiale au sommet du village. Les enfants, la morve au nez, envahissent la chambre sans prévenir, les mouches sont reines dans la petite cuisine et la chasse des toilettes ne fonctionne pas... Mais que les sourires dorés des femmes préparant les tortillas (encore elles) sont charmants, et que leur manière simple de recevoir vaut tout le confort des resorts chics de Panajachel !

 

13 février 2014

Les courses du samedi après-midi...

Ça fait 3 heures que je cherche la sortie ; Les échoppes sont toutes les mêmes, aucun moyen de me repérer. J'essaye de suivre l'itinérant, celui qui pousse son chariot douteux en criant "HIELO HIELO !", mais lui aussi il tourne en rond. J'ai les légumes et tout ce qu'il me faut pour cuisiner ce soir ; Les avocats sont déjà écrasés tout dans le fond... Ça sent le guacamole dans mon sac-a-dos !

Les quincailliers s'endorment derrière des montagnes de casseroles, les vendeuses de fruits combattent les mouches armées de vieilles tapettes en plastique. Les pièces de viande pendues aux crochets des bouchers, gigantesques, n'en finissent plus de grisonner dans la chaleur de l'après-midi...

Le prix du sac-a-dos que j'ai examiné en arrivant diminue a chacun de mes passages fortuits devant son vendeur. Les vieilles qui vendent la soupe me font des sourires édentés, m'aguichant avec leurs ceviches tout frais, et les femmes en habits colorés qui tapotent la pâte a tortilla entre leurs mains semblent m'applaudir sur mon passage. Je les observe un instant. J'achete une demi douzaine de tortillas et me résigne a demander mon chemin...

La sortie n'etait pas si loin. Une fois dans la rue, je me dis que, certes, au Delhaize ça va plus vite, mais que même si il s'en ouvrait un demain au coin de la rue, je reviendrais me perdre dans le dédale des allées du (super) marché municipal.

 

Je suis maintenant sur les bords du lac Attitlan, au Guatemala. Samedi j'ai été engagé comme volontaire dans une guest house a Antigua. Ce matin j'ai démissioné : Ils ne voulaient pas me donner un seul jour de congé sur le mois que j'avais prévu de passer la-bas. Je suis volontaire, pas esclave, nondidju !

1 février 2014

Qu'est ce que tu fous là-bas, François ?

Il y a 2 ou 3 mois, une amie qui partait voyager en Asie m'a demande de lui faire un petit best of des endroits que j'avais aimés lors de mon passage là-bas. Je me suis pris au jeu, je me suis replongé dans mes photos, mon journal et mon blog de l'epoque, j'ai pris une semaine et je lui ai fait un énoooorme mail qui reprenait, par pays, mes plus belles expériences. J'ai presque réécrit le Lonely Planet ! J'ai tellement pris mon pied à faire ça, ça m'a tellement rappelé à quel point j'aimais voyager, que j'ai acheté un billet d'avion pour le Mexique !

Je ne suis pas parti pour fuir quoique ce soit. Je ne suis pas parti en quête spirituelle, pour faire du yoga sur la plage au petit matin. Non, je ne suis pas non-plus ici pour jouer a l'aventurier dans les jungles hostiles d'Amerique Centrale. Je ne suis pas venu faire le bénévole dans un orphelinat, ni pour sauver les tortues de mer. Ni même pour apprendre le kite surf ou pour passer mon Dive Master... Et je n'ai pas l'intention de me marier, ni de rester ici à jamais et d'ouvrir une friterie sur la plage...

...Mais qu'est ce que je fous là alors ?...Ben je viens voir ce qu'il se passe, rencontrer des gens et prendre un peu de vitamine D...

Et puis l'occasion etait là, comme si tout me menait ici : Nico au Mexique, Anais au Mexique, mon père un peu partout dans les Caraïbes, Manu en Colombie (lui y compte bien revenir avec une colombienne :-) ), etc... Sans compter tous ceux qui ont promis de venir faire un bout de chemin avec moi... Et sans parler du bien qu'on m'a dit du Guatemala et de la region !

Tous ces incitants ont donc fait que je suis aujourd'hui en train de manger un Burrito à Caye Caulker, petite île du Belize, en écrivant ces mots...

Mon but est donc de relier Playa del Carmen (Mexique), à Panama City (...Panama !), un voyage d'environ 2700 km au plus court. Et même si mon itinéraire, en regardant la carte, semble tout tracé, je ne suis pas certain du chemin exact que je vais parcourir... Je ne suis pas à l'abri d'un petit détour imprévu : J'ai bien failli acheter un San Salvador - Kingston sur un coup de tête la semaine passée... Je l'aurais fait si ça ne coûtait pas 2000 dollars, pour ......37 heures de vol !

Je suis donc parti pour quelques mois sur les routes d'Amérique Centrale, et je partagerai ici mes impressions, les trucs qui me touchent, les petites anecdotes marrantes qui m'arriveront... N'hesitez pas a me faire part de vos commentaires, à m'envoyer des mails, ou à quitter votre job et à passer me voir !...

En gros, ça fait 2 semaines que je suis parti. J'ai descendu la cote mexicaine de Cancun a Tulum, puis j'ai pris un bus pour Belize City, ville austère et moche. De là, j'ai pris un petit bateau pour Caye Caulker, petite île paradisiaque ou je suis reste 3 jours. Maintenant je suis a Hopkins. Ma prochaine étape ? Tobacco Caye, une île grande comme 5 terrains de foot ! Puis le sud du Belize et le Guatemala...

Des bisous !

 

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